beranger

Nous sommes un cas

Nous sommes un cas, nous sommes un cas
Un cas pathologique
Nous sommes un cas, nous sommes un cas
Un cas anachronique
Nous avons bien trop tardé à faire nous aussi du sud-américain
Nous avons bien trop tardé à grossir les rangs de tous les faux Indiens
Quand on fait de la musique, faut avoir l’esprit pratique
Il faut savoir exploiter le goût immodéré des gens pour l’exotique
Surtout pas se mettre en tête originalité et authenticité

Aïe aïe aïe aïe !
Voilà les grands mots lâchés
Aïe aïe aïe aïe !
Si on fait dans les idées
On va sûrement être exclus de la fraternité des chanteurs à succès
À la place d’un tas d’dollars, on va tout juste avoir sifflets et quolibets

Nous sommes un cas, nous sommes un cas
Un cas pathologique
Nous sommes un cas, nous sommes un cas
Un cas anachronique
La musique des Indiens ou celle des Mexicains ou celle des Colombiens
Ça nous dit seulement : misère, sécheresse de la terre, pouvoir des militaires
Peuples écartelés, villages abandonnés
Bidonvilles surpeuplés avec plein d’enfants bien sous-alimentés
Et les prisons infernales où sévissent torture, carnage et pourriture

Aïe aïe aïe aïe !
C’est pas ça qu’il faudrait dire
Aïe aïe aïe aïe !
On ne va pas s’en sortir
On ne va pas réussir à faire la chanson qui donne envie d’ partir
La chanson publicitaire pour remplir les charters de joyeux vacanciers

Nous sommes un cas, nous sommes un cas
Un cas pathologique
Nous sommes un cas, nous sommes un cas
Un cas anachronique
À travers cette chanson complètement débile où notre esprit fragile
S’est donné du bon temps, on voulait simplement dire salut en passant
Aux peuples écartelés, aux villages abandonnés
Aux bidonvilles surpeuplés avec plein d’enfants bien sous-alimentés
Et aux prisons infernales où sévissent torture, carnage et pourriture