No es facil
Tout au bout du voyage, une carte postale
Sable blanc sur les plages des hôtels 5 étoiles
Promesses tenues de mer et de Cuba Libre
Du révolutionnaire pour les congés payés
Un portrait de Fidel sous le ventilateur
Peau qui colle comme le miel par cette foutue chaleur
6 heures de décalage, fumée de San Cristobal
Je viens de faire naufrage à l’hôtel Nacional
Sur la place du marché de la vieille Habana
Le visage du Ché se vend comme du Coca
Chevrolet 53, moteur de camion russe
On s’débrouille à Cuba depuis c’foutu blocus
No es facil
Et sur le Malecon contre quelques dollars
Y’a du sexe et du rhum, des lobsters, des cigares
Des filles encore plus belles de mille métissages
Des Naomie Campbell à vingt dollars le voyage
Ca leur fait des suées aux touristes italiens, belges, français, canadiens…
Elles, du riz et du lait pour leurs fils qui ont faim
Au Vedado s’écroulent les villas coloniales
Et la misère s’écoule du vieux rêve tropical
Qui est qui dans la file, dans la rue, dans mes bras
Policier en civil, on se tait, on sait pas
Blocus américain ou bien révolution
Qui des deux, fait la faim de cette belle nation
No es facil
Pendant qu’Varadero s’engraisse et prend du bide
On se noie dans les eaux du détroit de Floride
A l’ombre des Jagueys, quartier de Miramar
Chauffeurs et Mercédès attendent le pouvoir
La Nomenklatura et sa pensée unique
Rythmée par la Salsa, fille d’Espagne et d’Afrique
Je t’envoie cette chanson, ce souvenir de Cuba
Un nouvel horizon pour ton diaporama
Un peu moins coloré, un peu moins racoleur
Que le papier glacé du Tour opérateur
Humberto et José, je vous aime comme des frères
Mais, demain je m’en vais par le prochain charter
Et c’est pas facile,
No es facil,
Rien n’est facile
Dans l’île au crocodile…