L’ordre des choses
Il t’en faudra encore combien
Des potes de toujours, des frangins
Avant qu’tu m’emmènes faire un tour
J’ai plus assez d’doigts sur les mains
Pour compter les tonnes de chagrin
Qu’en finissent pas d’noircir les jours
La météo est à l’orage
Sur le radeau, l’heure du naufrage
De semer les couronnes de fleurs
Quand la mort a fait le ménage
Oh, qu’est ce qu’il en faut comme courage
Pour sauter du haut d’sa douleur
Tranches de larmes et tranches de malheur
Drôle de goût dans mon jambon-beurre
Un vent glacial sur les falaises
Beaux les oiseaux, courrier du cœur
Mais dans la brume, caillou qui pleure
Un ami qui file à l’anglaise
Combien de sets à nos histoires ?
Qui sait le destin, le hasard
Quand sur le court, le coeur s’arrête ?
Tout c’qu’on avait r’mis à plus tard
Les marées basses, des marées noires
Plus de couleurs sur la palette
Les vendredis qui s’interrogent
De tous ces silences à l’horloge
Les larmes qui noient tous les rires
Combien de pages au nécrologe
Des amitiés qu’le temps déloge ?
Qui n’auront pas pu tout se dire
Plus de couplets pour le chanteur
Fini l’espoir, les jours meilleurs
Sur les guitares qui s’ankylosent
Au mur les affiches à bonheur
Ont éteint tous leurs projecteurs
Serait-ce ainsi l’ordre des choses ?