beranger

La fille que j’aime

Parfois dans la radio
J’entends ma grosse voix
C’est pas souvent faut dire,
Enfin ça arrive parfois
Je m’dis qu’avec une voix comme ça
On n’peut pas chanter l’amour
Faudrait plus de trémolo
Du feeling, du vibrato

La fille que j’aime c’est pas la plus belle
C’est pas la plus moche non plus
Seulement, mystère et boule de gomme
C’est pour celle-là que j’me sens un homme
Quand j’la vois qui vient vers moi
Ça m’fait des frissons
Quand elle s’éloigne de moi
J’me retrouve tout con

Dans son visage, c’est merveilleux
Elle a une bouche et deux yeux
Et puis aussi un menton
Et un nez avec un front
À gauche, une petite oreille
Cachée par ses cheveux
À droite, une petite oreille aussi
Cachée par les mêmes cheveux

Quand elle est en pantalon
On voit son derrière tout rond
Quand elle met une robe
On l’devine, c’est excitant
Et puis ses seins qui sont deux
Heureusement qu’ils sont pas trois
Sans ça j’aurais jamais assez d’doigts
Pour jouer avec quand il fait froid

Là où c’est super bon
C’est difficile à décrire
Les images, les comparaisons
C’est vraiment jamais dans l’ton
Autrefois dans une autre chanson
J’ai dit qu’elle avait un ventre
Comme une plaine à blé mûr
Mais ça f’sait agriculture

Surtout qu’maintenant dans les champs
C’est vachement mécanisé
On voit dans les plaines à blé
Des moissonneuses-batteuses-lieuses
C’est pas une chose à souhaiter
Qu’elle se trouve sous un engin comme ça
Il vaut mieux pour faire l’amour
Ce que la nature a prévu pour

J’peux pas tout vous raconter
D’ailleurs ça s’rait déplacé
Et puis on va dépasser
La limite des trois minutes
Quand une chanson c’est trop long
Les radios vous la passent pas
Moi, j’ai beau avoir du cœur
Il faut bien que j’fasse mon beurre

Ç’lui qu’a fait ces couplets-là
Il vous dit pour terminer
Que chacun prenne sa guitare
Et fasse sa propre chanson
Quand ce jour-là arriv’ra
J’aurai plus à v’nir comme ça
Vous faire entendre mes discours
Et mes chansons d’amour