Paroles

Couvre-feu

On trinquait de nos verres à nos derniers naufrages
Y avait pas de barrières à nos gestes partages
Je parle à l’imparfait mais ce n’était qu’hier
Oh rien n’était parfait, juste libres comme l’air

On avait des sourires accrochés à nos joues
Pas de masques vampires comme des cordes à nos cous
C’était quand ? Juste hier, même pas l’hier d’avant  
C’lui de l’année dernière quand on était vivants

Aujourd’hui, accrochés à nos téléviseurs
À comptabiliser les chiffres qui font peur
Couvre-feu ou mourir, reste derrière ta porte
Tout est là pour couvrir le feu de nos révoltes

Nos chansons de silence aux théâtres éteints
Cherchent dans l’indifférence quelques nouveaux refrains
Disparue l’étincelle des belles retrouvailles  
Les amis de pixels chantent en télé-travail 

Pour le prochain variant, banquer quoiqu’il en coûte
Les labos sont contents, banco pour le casse-croûte
Anglais, sud-africain, par ici les commandes
C’est la course aux vaccins et aux gros dividendes 

La boucle des médias répète à l’infini
Que demain ne sera que sans les aujourd’hui
Dirigeants de pouvoir et de contradictions
Que retiendra l’histoire de vos agitations 

Je ne vais pas jouer les marchands de déni
Pas de complot caché, Bill Gates ou Attali 
Je sais de l’hôpital les nombreuses douleurs
Devant les pierres tombales, la tristesse et les pleurs   

Mais aux baratineurs qui nous infantilisent
Je dis avec le coeur libre sous ma chemise
Museler tous les endroits où on refait le monde
C’est donner de la voix à la sale bête immonde

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