Paroles

Ciudad Juarez

A Ciudad Juarez, frontière nord du Mexique
C’est en dollars US que se paie le trafic
Flics pourris, mercenaires ou narco trafiquants,
Plane sur le désert comme une odeur de sang

Sur le Rio Bravo s’allonge la frontière
Du Texas, El Paso contemple la misère
C’est la mort qui t’escorte, qui souvent te caresse
Dans la cité des mortes à Ciudad Juarez

Les maquiladoras font des fringues, des télés
Pour les ricains d’en face, main d’oeuvre bon marché
Mais les ouvrières de nuit, le long des entrepôts
Savent que la peur, aussi, est “Made in Mexico”

Plantées dans la poussière, des croix roses et des fleurs
Se souviennent de l’enfer et des petites soeurs
Pour cinq dollars par jour, c’est la vie que tu laisses
Pas de place pour l’amour à Ciudad Juarez

Maria Isabel, tu faisais ton travail
De la guerre des cartels, tu t’en foutais pas mal
Pourtant nu dans le sable, on a trouvé ton corps
Certains disent que le diable t’aurait jeté un sort

Les larmes de ta mère lavent les plaies du couteau
Qui a fait dans ta chair vingt-cinq fois son boulot
Six cents femmes, comme toi, ont payé la faiblesse
D’être femme la-bàs à Ciudad Juarez

Mi nombre es Julia Caldera, este, mi hija se llamaba Maria Elena Chavez Caldera. Ella desaparecio el 20 junio del 2000…de su trabajo, y pues ya no, no regreso.
Yo soy Elias Cabedo Garcia. Mama de Erika Perez Escobedo. Ella fue encontrada muerta el 23 de septiembre del 2002, de aqui de cuidad Juarez, Chihuaha.

Homme d’affaires bien barjot qui veut des “snuff movies”
Homme de main des narcos que la mort électrise
Malheur aux journalistes en mal de vérité
Finiront sur la liste, une balle bien placée

Accords de libre échange des marchés qui décident
Pas grand monde que dérange l’odieux féminicide
Là où brûlent les âmes, sous la chaleur épaisse,
Dans la ville qui tue les femmes à Ciudad Juarez